Entre écrire et être écrivain…une immense frontière!
- Rebellious
- 9 janv. 2024
- 3 min de lecture

Dans cette ère où tout le monde s’improvise auteur ou écrivain parce que c’est devenu « tendance » d’écrire un livre, je ne peux m’empêcher de me questionner sérieusement sur ce qui entoure cette mode de vouloir à tout prix s’improviser comme tel.
Quand je lis en plus, que certaines personnes, qui se qualifient comme étant « auteurs », font appel à l’Intelligence Artificielle pour leur fournir les premiers paragraphes de leur prochaine œuvre, soi-disant parce qu’ils sont en manque d’inspiration, cela me fait sourciller.
Il y a entre la rédaction et l’écriture une différence très marquée qu’on ne peut pas ignorer. Je vais peut-être m’attirer certains commentaires désobligeants mais c’est mon opinion et je ne vais pas m’empêcher de la donner au risque de froisser certaines personnes.
Tout le monde peut devenir rédacteur. L’éducation nous apprend à écrire, à maîtriser la langue et ses subtilités, à la conjuguer. Être rédacteur consiste à rédiger un texte en relatant par écrit, un fait, une situation, décrire un sujet. Quand on écrit l’histoire que quelqu’un d’autre nous raconte, on est rédacteur. Quand on relate la vie de quelqu’un d’autre, on est rédacteur.
Être auteur c’est être un excellent rédacteur mais avoir en plus, cette créativité et cette sensibilité qui permet de donner vie à un récit, à une histoire, en y mettant sa couleur, ses émotions, et de parvenir à capter l’attention du lecteur. L’auteur veut faire ressentir à travers ses mots ce qu’il a ressenti lui-même en l’écrivant. L’auteur est doté d’une inspiration sans limites et il vogue entre la poésie, les contes, les romans, les récits. Il crée l’histoire, elle naît de son imaginaire ou de ses souvenirs. Il peut se faire tantôt romantique, tantôt sarcastique, il peut être colérique et même à la limite sadique, parce qu’il a ce talent de jongler avec les mots et de leur donner vie.
Être écrivain n’est pas donné à tous les auteurs. Peu importe les diplômes obtenus, ils ne feront pas d’un individu, un écrivain. On ne devient pas écrivain, on le naît. L’écriture est dans sa chair, dans son âme et son sang. Elle fait partie de son être depuis toujours et on ne peut pas l’en dissocier. L’écrivain n’écrit pas pour vivre, il vit pour écrire. Il vit dans un monde à part et quand il laisse couler l’encre de sa plume, ce sont ses émotions les plus intimes et les plus intenses qui noircissent le papier. Il ne peut pas écrire sans y mettre sa sueur, ses trippes et son sang. Il se met à nu, va fouiller au plus profond de ses écorchures et se fait souffrir pour parvenir à écrire ce qu’il ressent dans chaque mot, chaque phrase, chaque strophe, chaque paragraphe.
Si l’auteur réussit à dompter sa plume, lui donner une direction et la faire taire au besoin, l’écrivain est au service de son inspiration, de sa créativité et le jour où sa plume se tait, il n’existe plus, il ne respire plus, il ne vit plus.
Certains auteurs décident un jour de déposer leur plume en disant qu’ils ont perdu le feu sacré de l’écriture. L’écrivain ne déposera jamais sa plume car il ne perdra jamais ce feu sacré. Il est né avec, il vit avec et va mourir avec.
Tout le monde peut écrire, mais ça ne fait pas nécessairement d’eux des auteurs...et encore moins des écrivains!
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